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Muguruza a tout d’une grande !

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Nouvelle n°1 mondiale à seulement 23 ans, l’Espagnole entraînée par Sam Sumyk, peut devenir la patronne incontestée du circuit si elle gagne en régularité tout au long de l’année.

LE SACRE DE GARBIÑE
Malgré sa défaite en 8e de finale à l’US Open, Garbiñe Muguruza s’est emparée de la 1ère place mondiale. L’Espagnole avait déjà atteint le 2e rang mondial en juin 2016 après son succès à Roland-Garros. «La vérité c’est que c’est un moment très spécial. Tu rêves toujours de ce moment, mais c’est l’une de ces choses que tu gardes pour toi. À chacun de mes anniversaires, à chaque fois que je soufflais les bougies, le désir était toujours le même : être la meilleure. Et maintenant, c’est arrivé», sourit Muguruza. Ce sacre, à seulement 23 ans, récompense ses résultats dans les grands rendez-vous puisqu’elle ne compte «que» 5 titres, mais déjà 2 en Grand Chelem. 

LES DÉBUTS PUIS L’ASCENSION
D’origine vénézuélienne par sa mère et espagnole par son père, Muguruza est d’abord formée à l’académie Bruguera. «J’ai deux frères aînés qui jouent aussi au tennis. Moi j’étais la plus petite et ça me faisait envie, donc j’ai commencé à taper avec eux», se souvient Garbiñe. Ses débuts professionnels, à 15 ans, sont fulgurants, où elle enchaîne les bons résultats sur le circuit secondaire et progresse au classement.
Son premier titre sur dur, à Clearwater en 2012, lui vaut une invitation pour l’Open de Miami, où elle signe son premier coup d’éclat sur le circuit principal surprenant Vera Zvonareva et Flavia Pennetta, respectivement 9e et 26e mondiales. En 2014, après 6 mois d’arrêt (blessure à la cheville) elle remporte son 1er titre sur le circuit principal à Hobart. Muguruza atteint également les 8e à l’Open d’Australie, puis les quarts à Roland-Garros, sortant Serena Williams dès le 2e tour. Garbine termine l’année 2014 à la 21e place mondiale, la machine est lancée.

LES EXPLOITS EN GRAND CHELEM
Après un nouveau quart de finale à Roland-Garros 2015, elle marque les esprits en atteignant la finale de Wimbledon, s’inclinant (6/4, 6/4) devant Serena Williams. Troisième WTA en fin d’année, l’Espagnole domine cette fois l’Américaine en finale de Roland-Garros 2016 (7-5, 6-4 en 1H43) montrant beaucoup de culot et de maîtrise dans les moments clés. «Je pense vraiment qu’elle est promise à un brillant avenir, souligne alors Serena Williams, très fair-play dans la défaite. Elle sait comment jouer dans les grands moments sur les grands courts. Et clairement, elle sait comment gagner des titres du Grand Chelem». «Roland-Garros, pour les Espagnols, c’est un truc spécial. J’ai tout fait pour me préparer au mieux et arriver à 100 % : il n’y a pas de secret. Comme pour tous les Espagnols, ici, c’est un peu ma deuxième maison !», raconte Muguruza dont le modèle reste Rafael Nadal. 
En 2017, malgré des débuts poussifs, elle atteint les 8es de finale à Roland-Garros mais surtout remporte son 2e titre en Grand Chelem à Wimbledon, en battant cette fois Venus Williams (7-5, 6-0). Cette année, la native de Caracas a également remporté le tournoi de Cincinnati, juste avant l’US Open.

IMPERMÉABLE À LA PRESSION
Garbiñe est une joueuse de grands rendez-vous. Pas question donc de flancher, de jouer petit bras malgré l’enjeu : «Je suis toujours particulièrement motivée par les Grands Chelems, c’est vrai. J’ai perdu ma première finale de Grand Chelem (Wimbledon 2015, ndlr) et… quand je regardais le palmarès gravé sur les murs, je me rendais compte à quel point il y a une différence entre la place de finaliste, qui est déjà formidable, certes, et celle de la gagnante, celle qui reste. C’est incomparable. Alors c’est une motivation particulière de ne pas perdre ce match-là, arrivée si près du but». Avant d’ajouter : «Moi aussi je ressens la pression, mais je considère que cela doit être une bonne chose. Cela va avec les grandes victoires, et les grands courts. Et c’est ça que j’ai toujours voulu, pour ça que je m’entraîne tous les jours, et je sais que j’en suis capable. Sur un terrain, je ne me considère jamais inférieure à quiconque. C’est peut-être pour ça que je joue bien dans les grands tournois, j’imagine. Parce que c’est pour ça que je travaille, et si je suis en finale c’est que je me suis bien préparée».

UN JEU TOUT-TERRAIN
Si Muguruza a grandi sur terre battue, son tennis s’adapte parfaitement à toutes les surfaces. Car contrairement aux autres ibériques, la grande brune (1,82 m) met peu de lift dans sa balle et n’attend pas la faute de son adversaire. Grâce à son service canon et à sa puissance en fond de court, elle prend l’avantage dans l’échange, campant sur sa ligne de fond de court, pour diriger le point avec ses lourdes frappes à plat et multiplier les coups gagnants. «Le coup droit fait partie de ses meilleurs coups, mais il ne faut pas s’arrêter à ça. C’est tout son jeu qui est riche en points forts, car elle a aussi un bon revers, elle bouge bien… En fait, elle peut faire ce qu’elle veut, elle sait mettre la balle où elle veut», estime Sam Sumyk. Malgré son gabarit, Muguruza se déplace bien. Elle peut en revanche améliorer sa volée.

ET L’AVENIR ?
Vu son jeu, son âge, sa marge de progression, Garbiñe a tout pour devenir la future patronne du circuit car Serena Williams (35 ans) ne sera pas éternelle. Pour cela, il faudra arriver à un niveau moyen encore plus élevé. Bref jouer en mode Grand Chelem tout au long de l’année, dans un circuit WTA où les joueuses qui dominent le classement ne sont pas toujours celles qui gagnent les titres majeurs. «Mais j’ai encore du mal à conserver dans la durée la bonne combinaison pour me sentir bien physiquement, mentalement et tennistiquement. C’est un équilibre fragile. Dès qu’il y a de la fatigue, des douleurs, ma confiance s’envole. Et mon jeu sans confiance… c’est compliqué (rires) ! Avec l’expérience du premier, j’espère que ce deuxième Grand chelem sera un déclic. Pour que cet état dure plus longtemps qu’un tournoi», reconnaissait Muguruza après sa victoire à Wimbledon 2017.