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La rubrique de Pierre-Hugues Herbert

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Classé 65e en simple et n°ー8 en double fin août, Pierre-Hugues Herbert (alias P2H) nous fait vivre le haut niveau de l’intérieur dans chaque numéro. L’enchaînement de titres à Montréal puis Cincinnati devrait lui permettre de se consacrer davantage au simple en cette fin de saison afin de se hisser dans le Top 50.

À Montréal puis à Cincinnati, vous avez réussi le doublé avec Nicolas Mahut ?
Oui c’est forcément une grosse satisfaction puisque nous n’avions plus gagné de titre depuis le tournoi de Rome. Donc nous en sommes à 3 tournois cette année, tous en Masters 1000, ce qui nous permet aussi de remonter au classement (Nicolas Mahut pointait à la 5e place mondiale fin août, Pierre-Hugues à la 8e). Mais je n’oublie pas non plus que nous avons eu beaucoup de matchs très accrochés, ce qui fait partie du jeu en double dans les tournois ATP avec notamment la règle du  “no ad” et du super tie-break. Sur cette série de 8 victoires consécutives (4 à Montréal puis 4 à Cincinnati), nous l’avons emporté 4 fois au super tie-break. Mais ce qui est satisfaisant, c’est que nous avons montré de la constance dans ces rencontres.

Que ressent-on quand justement des rencontres serrées tournent en votre faveur, ce qui n’avait pas toujours été le cas cette saison ?

Il est vrai que plein de matchs serrés auraient pu tourner en notre faveur cette année. Donc on le savoure d’autant plus. Mais si on prend notre parcours à Cincinnati par exemple, on voit que nous sommes menés un set et un break par Fabrice Martin et Edouard Roger-Vasselin avant de s’imposer (3/6, 7/6, 10-5), ou en difficultés face aux frères Bryan lors des quarts de finale (victoire 4/6, 7/5, 10-8). En double, au plus haut niveau, un match se joue sur peu de choses. Mais avec Nico, on a su rester calme dans les moments chauds, bien négocier les points importants. Ensuite, la confiance accumulée au fil des tours te donne un petit avantage, amène la réussite. Forcément, regoûter à la victoire fait très plaisir, encore plus sous forme de doublé comme nous l’avions fait l’an passé en remportant Miami puis Indian Wells.

Avec ces deux victoires supplémentaires, vous devenez avec 10 titres, la paire française la plus titrée devant Noah & Forget (9 titres) et Llodra & Clément (7). D’une certaine façon, et sur une période assez courte, vous avez déjà marqué votre époque ?
Pour être franc, ça n’est pas quelque chose auquel j’avais pensé, mais finalement, le fait d’être l’équipe française la plus titrée représente quelque chose d’agréable et de symboliquement fort. Cela montre aussi le chemin parcouru… jusqu’à ce qu’une autre paire française vienne nous détrôner un jour.

“Notre doublé a marqué les esprits !”

Quel bilan faites-vous de votre première partie de saison en simple ?
Bizarrement, je suis au meilleur classement de ma carrière (65e fin août, son meilleur classement est 63e ATP) alors que je ne suis pas totalement satisfait de moi. Je suis capable de faire de belles semaines comme à Rotterdam (demi-finaliste après avoir battu Dominic Thiem en quarts et être sorti des qualifications), ou à Madrid (victoires sur Andreas Seppi et Lucas Pouille). Mais je n’arrive pas à évoluer constamment à un niveau élevé, je manque encore de constance. Après une semaine plutôt bonne à Montréal (il est sorti des qualifications en dominant Youzhny avant d’offrir une belle résistance à Jack Sock, 17e mondial), je suis arrivé fatigué à Winston Salem, et ai eu un tirage compliqué à l’US Open (défaite au 1er tour contre John Isner).

Quel est l’objectif de votre fin de saison en simple ?
J’aimerais faire «craquer» une place dans le Top 50 pour la première fois de ma carrière. Cela me semble jouable car sur la fin de saison, je vais mettre la priorité sur le simple, notamment parce que notre doublé Montréal – Cincinnati nous assure quasiment une qualification pour les Masters de double à Londres.
Alors bien sûr, le fait de jouer le double m’a pénalisé ponctuellement à Winston Salem, où je suis arrivé le soir à 22H30 juste après notre victoire en double à Cincinnati. Là je n’ai eu que quelques heures pour m’adapter à de nouvelles conditions, de nouvelles balles, digérer la fatigue du voyage alors que Julien Benneteau, mon adversaire au 1er tour, s’entraînait sur place depuis plusieurs jours. Mais en même temps, même en forme, Julien possède toutes les armes pour me gêner. Et de toute façon, c’était un choix de privilégier le double en début de tournée américaine. 

En cette fin de saison, il y a bien sûr la demi-finale de Coupe Davis contre la Serbie à Lille (15-17 septembre) ?
Oui c’est une fierté de défendre les couleurs de la France, surtout que nous n’étions pas sûrs d’être retenus car la rencontre se joue sur terre battue et Yannick aurait pu tout à fait privilégier une équipe capable d’évoluer également en simple. Ou alors choisir une formule mixte, en ne sélectionnant qu’un de nous deux. Il y a potentiellement beaucoup de très bonnes équipes de double, mais je pense que notre doublé a marqué les esprits.