TennisAddict

Le Guide 2023

Je consulte

Suivez-nous

La rubrique de P2H – Les coulisses de Roland-Garros

Suivez-nous ou partagez :

 

LES COULISSES DE ROLAND GARROS 

L’un des quatre tournois du Grand Chelem c’est-à-dire l’un des quatre plus gros au monde est ici en France à 490 km de là où je suis né. C’est bien sûr le tournoi qui a le plus d’importance pour la plupart des joueurs français et c’est en tout cas celui qui en a le plus pour moi. Sur la surface sur laquelle j’adore jouer, la terre battue, et en plus devant le public français. Une surface pleine de vie où les glissades, les grands coups liftés, les amorties et les retournements de situations sont rois, ce qui en fait l’un des rendez-vous les plus spectaculaires au monde. 

Depuis que je suis tout petit j’ai suivi à la télé les champions sur le court Phillipe Chatrier.
J’ai maintenant déjà eu la chance de jouer Roland Garros 3 fois (1 fois en junior et 2 fois chez les hommes) dans ma vie et je vais normalement y participer pour la 4ème fois cette année chez les hommes avec au moins la certitude vu mon classement de jouer les qualifications, ou, ce que j’espère, en bénéficiant d’une Wild Card dans le tableau final. Je me rappelle que pour ma première fois en Junior j’étais tout excité quand je côtoyais dans les allées des champions tels que Nadal ou McEnroe. C’était incroyable de manger à côté de Roger, de croiser Tsonga dans le “player’s lounge” où de taper la discute avec Gaテォl Monfils chez le kiné. Cette première année a été la transition pour moi entre le spectateur et le joueur. Dans les tournois du Grand Chelem, ceux qui font le spectacle sur le terrain sont dans l’ensemble bien accueillis et plutôt choyés. À “Roland”, avec mon badge, j’ai accès au saint des saints dans le stade : le restaurant des joueurs, les vestiaires sous le Philippe Chatrier (réservés aux participant(e)s du tableau final simple et double) ou ceux sous le Suzanne Lenglen (tableau final, qualifs et juniors), des lieux où l’on peut par exemple se servir à volonté en boissons de toutes sortes dans de grands frigos ou bien donner à laver son linge gratuitement pour le récupérer le lendemain plié, repassé dans son casier; sans parler, à l’extérieur du service des transports qui vous amène à peu près partout où vous voulez dans Paris.

 “C’EST INCROYABLE DE MANGER À COTE DE ROGER…”

Enfin bref nous sommes bien pris en charge…Cela dit, jouer un Grand Chelem pour la première fois c’est quand même quelque chose de très particulier. Quand on est joueur de tennis on rêve de ça souvent depuis son plus jeune âge. La pression est énorme et souvent très dure à supporter. Je me rappelle que pour mon premier match à Roland Garros je n’ai pas supporté la pression de l’événement. La veille j’ai passé une nuit horrible et le matin du match je n’ai pas réussi à manger au petit déjeuner. Verdict : je me suis écroulé devant une telle pression au troisième set de mon premier tour. Crampes d’estomac à 1/2 au troisième set. Je ne pouvais plus bouger et plus lever les bras. Le jour même un coach m’a dit que durant un Grand Chelem il faut dormir et manger beaucoup plus que d’habitude car la pression de l’événement nous fait perdre davantage d’énergie qu’un tournoi habituel. Enfin bref c’était le métier qui rentrait. 

Maintenant jouer Roland Garros reste toujours quelque chose d’exceptionnel, mais je ne le vois plus de la même manière. Je n’y vais pas en tant que touriste. Je fais maintenant partie de ceux qui font le spectacle sur le terrain et dans les années qui viennent j’espère pouvoir rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde sur les grands courts et en devenir un moi-même. Donc Roland Garros c’est mon plus grand objectif cette année. C’est dans ces tournois que les meilleurs joueurs réussissent. Il faut donc banaliser la situation pour que l’événement ne m’écrase pas et ne me fasse pas perdre mes moyens. Il faut gérer la pression qui n’est en fait qu’une très grande motivation pour qu’elle me fasse me transcender. Tout ça bien sûr c’est une question d’expérience et de personnalité. Il faut pour ça ne pas avoir froid aux yeux et espérer que la chance soit avec moi.