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Sharapova, superstar !

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Nouvelle prétendante au trône de n°1 sur le circuit WTA, athlète féminine la mieux payée du monde, égérie de grandes marques, business woman, ambassadrice de l’ONU… Véritable superstar, Maria Sharapova vit dans sa bulle et semble résister aux excès du show business et des paillettes. En témoignent ses résultats sportifs probants et son engagement en dehors des courts. Un sens des réalités forgé par son parcours, de l’ex-URSS où ses parents ont fui la catastrophe de Tchernobyl à son arrivée en Floride sans un sou pour s’entraîner chez Nick Bollettieri. Pour Tennis Addict, la jeune Russe de 26 ans revient sur son histoire. Bienvenue dans le monde de Maria.

Vainqueur de Wimbledon à 17 ans et grand chelem en carrière

Si la Chinoise Na Li, ancienne vainqueur de Roland Garros, vient d’être classée parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde par le magazine Time, la joueuse la plus médiatique demeure sans conteste Maria Sharapova. Tellement la jeune russe de 26 ans a toujours su attirer la lumière des projecteurs. Véritable phénomène de précocité, Maria fait d’abord une entrée fracassante sur le circuit en remportant Wimbledon en 2004 à seulement 17 ans et 3 mois. Devenant ainsi l’une des plus jeunes joueuses à inscrire son nom au plus prestigieux des tournois, qui plus est face à Serena Williams, double tenante du titre à l’époque. Ses victoires dans les quatre tournois majeurs – soit un Grand Chelem en carrière – en font l’un des plus beaux palmarès parmi les joueuses en activité. Son come-back après une lourde blessure à l’épaule en 2008, jusqu’à sa victoire à Roland Garros l’an dernier, rajoutent même une dimension humaine aux résultats.

Plastique de rêve

Les projecteurs, Maria les attire tout autant par sa plastique, qui lui a valu l’incontournable séance de shooting en maillot de bain pour le magazine Sports Illustrated, en 2006. Mais surtout, l’attention soutenue des magazines people.

28 millions de dollars de gains en 2012

Talent et beau minois, un cocktail gagnant. Une pluie de contrats de sponsoring ne cesse de tomber depuis ses débuts : ses équipementiers d’abord, Head et la marque Nike avec qui elle a signé un contrat record de 70 millions de dollars sur huit ans en 2010, mais aussi Cole Haan, Tiffany & co, Tag Heuer, Samsung, Evian… et même Porsche depuis cette année ! A 26 ans, Maria revendique depuis plusieurs années déjà le rang d’athlète féminine la mieux payée. Dans son classement annuel des sportifs les plus rémunérés, le célèbre magazine Forbes la classe au 26eme rang mondial avec pas moins de 27,9 millions de dollars de glanés sur 2012 (dont 22 M$ via les seuls contrats de sponsoring) (1).

L’anti-Kournikova

Star du tennis, bankable, belle, blonde… mais pas potiche. Paradoxalement, Sharapova échappe jusqu’ici au syndrôme d’Ana Kournikova. Une poupée russe elle aussi, blonde comme elle, à la trajectoire “‘étoile filante : championne du monde junior à 15 ans, demi-finaliste de Wimbledon à 16, phénomène médiatique et jet set, retraitée officieusement à 22 ans…Un choix de vie personnel, qui illustre la difficulté de mener de front deux carrières, et de rester concentrée sur son tennis.

Le parcours de Maria respire, lui, le professionnalisme à tous les niveaux. Ne serait-ce qu’au niveau sponsoring. Lors de son interview pour TennisAddict, nous lui avons demandé d’ouvrir son sac pour nous : “J’ai dans mon sac tout un tas d’armes secrètes ! Ma raquette Head Instinct, mes bouteilles d’eau Evian et bien entendu des tenues Nike de rechanges.” Maria n’hésite pas à s’impliquer : “Je suis extrêmement  investie dans tout ce que je peux faire avec Nike. J’ai ma propre collection, et je travaille en étroite collaboration avec leurs designers . Clairement, je co-designe ma collection.”

 

“Sans la catastrophe de Tchernobyl,

je n’aurais sans doute jamais joué au tennis!”

 

Et côté raquette? “Ce n’est pas un secret, j’ai changé d’équipementier raquette il y a quelques années pour rejoindre Head. Cette raquette (ndlr : Head Youtek Graphene Instinct MP) est la meilleure que j’ai eu dans ma carrière, c’est juste le cadre idéal pour mon jeu ! Head a la meilleure équipe de Recherche et Développement du marché, et je leur fais totalement confiance. Je leur indique ce que je recherche, et à chaque fois, ils font mouche !” Elle a même décidé de prendre son avenir en main. Business woman, elle a lancé en 2012 sa propre gamme de bonbons et chewing gums, baptisée ” Sugarpova “. Une entreprise dans laquelle elle aurait investi pas moins de 500.000 dollars. Pourquoi le bonbon comme fonds de commerce ? ” J’ai toujours adoré les sucreries. Comme j’ai toujours souhaité monter mon propre business, c’est un mariage parfait ! “ Un caprice de star ? Pas à en croire les prévisions de ventes : 250 000 sachets vendus en trois mois et un objectif d’un million d’unités écoulées dans le monde cette année, d’après son agent, Max Eisenbud, issu d’IMG, la société qui détient également aujourd’hui l’académie Bollettieri.

Regard perçant et record de décibels

Sur le court et en dehors, le mental et la détermination de la star ne sont plus à prouver. Comme en témoignent son regard perçant, son moment de recueillement entre chaque point pour garder sa concentration… Et ses fameux cris dignes de Monica Seles (mesurés à 101 décibels en 2005, record à Wimbledon !). Des rugissements, tout aussi puissants que ses frappes et qu’elle décrit comme ” un instinct naturel “. Questionnée sur le sujet à l’Open d’Australie 2006, elle répond aux journalistes :
“Prenez vos blocs-notes, vos appareils de mesure de bruit et la police de la mode, mettez-les de côté et regardez simplement le match”. No comment. ” Maria Sharapova est l’une des plus grandes compétitrices que notre sport ait connu”  confie John McEnroe. Un caractère bien trempé, qui la rend parfois distante et froide. Mais qui s’explique aussi par son origine familiale. Et l’éducation de ses parents qualifiés de ” suvivors “, par certains journalistes.

Originaires de Gomel en Biélorussie à moins de 150 kms de Tchernobyl, ces derniers ont fui la région quatre mois après l’incident nucléaire. Alors enceinte, Elena, la mère de Maria, commence à s’inquièter en entendant peu à peu parler de maladies et malformations de naissance survenues dans leur entourage. La famille décide alors de partir pour la Sibérie où naîtra Maria. Avant de poser ses valises à Sotchi. Une station balnéaire au bord de la mer Noire, une ville de l’ex-URSS où le tennis est un sport populaire. Un point d’ancrage que la néo-Floridienne considère comme sa maison. 

” Je me sens toujours très liée à cette région. Mes grands-parents vivent toujours à Sotchi en Russie et Gomel en Biélorussie. Je leur rends visite au moins une fois par an. Je n’ai jamais oublié mes racines “, nous confie-t-elle. Nommée ambassadrice de bonne volonté par les Nations Unies (2), la Russe s’investit ainsi pour donner de nouvelles opportunités à la jeunesse de la région de Gomel et pour améliorer leurs conditions de vie sur place. Avec sa fondation, elle a déjà injecté plusieurs centaines de milliers de dollars dans des installations sportives et de loisirs, ou encore l’octroi de bourses universitaires en Biélorussie.

” Sans la catastrophe de Tchernobyl, je n’aurais sans doute jamais joué au tennis “, avoue même l’intéressée. Tant la catastrophe l’a marquée et a été le point de départ d’une réaction en chaîne. Jugez-en : à Sotchi, son père se lie d’amitité avec le père de Levgueni Kafelnikov, qui lui offre sa première raquette à l’âge de quatre ans. Quelques années plus tard, une rencontre avec Martina Navratilova lors d’une manifestation sportive à Moscou sera le déclic. Interrogée sur le potentiel, la championne conseille alors à son père Youri de l’emmener aux Etats-Unis pour progresser.

Chose faite peu de temps après. Arrivé avec 700 dollars en poche, son père enquille les petits boulots pour survivre jusqu’à ce que sa fille réussisse à intégrer la prestigieuse académie fondée par Nick Bollettieri (aujourd’hui IMG Academy) avec une bourse de 35 000 dollars. Un père omniprésent, qui l’a poussée dans cette voie comme beaucoup de parents des stars actuelles, connu aussi pour son comportement souvent controversé dans les stades- il a notamment mimé un geste d’égorgement après une sèche victoire de sa fille sur Justine Henin, a été pris en flagrant délit de coaching, interdit pendant les matchs…Mais qui conserve une forte emprise sur la joueuse. ” Ce sont mes parents qui ont eu le plus d’influence à la fois sur ma vie tennistique et sur ma personnalité. Ce sont de véritables modèles. Je leur dois tout ce que je suis devenue. “

Bonheur simple

Aujourd’hui Maria s’avoue (on s’en doutait) comblée. ” Je suis vraiment très heureuse, mais ce n’est pas une question de célébrité ou d’argent. Ce qui me rend heureuse, c’est que mes proches et moi soyons en bonne santé, et bien entendu de pouvoir performer au plus haut niveau ! “, nous répond-t-elle. La formule, convenue au premier abord, prend tout son sens au regard de sa trajectoire personnelle. Même titillée par Tennis Addict sur ce “u’elle désirerait si elle devait vendre son âme au diable – question égoïste par excellence – impossible de la faire dévier : ” Ça, c’est une question difficile!! reconnaît-elle, avant de répéter simplement : Heureuse et en bonne santé, et entourée des gens que j’aime. “

Note (1) :  En comparaison, Roger Federer 5ème au classement du magazine Forbes 52,7M$ (dont 45 M$ de sponsoring), et le premier joueur de tennis.

Note (2) : Maria Sharapova a été nommée Ambassadrice itinérante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en 2007.