Mizuno : bilan après un an d’un retour “prévu en 3 temps”
Mizuno est de retour dans le tennis depuis un an. Quel bilan peut-on faire aujourd’hui ?
Ce retour se passe très bien. En termes de chiffres, nous sommes tout à fait conformes à ce que nous espérions en fin de première année. Chez Mizuno qui équipait des champions comme Ivan Lendl ou Mary-Joe Fernandez dans les années 90, nous avions prévu un retour en 3 temps : tout d’abord pénétrer le marché du tennis français grâce à des magasins spécialisés. Or nous sommes désormais présents dans environ 80% d’entre-eux, tandis que les taux de précommande sont satisfaisants. Cela s’accompagne d’un travail de partenariats avec des clubs et des professeurs, en lien avec nos revendeurs partenaires.
Quelle va être la deuxième étape ?
Nous voulons nous implanter dans les magasins de sport généralistes. Mais jusque-là, notre marque proposait exclusivement des produits (chaussures, textiles) en milieu et haut de gammes à 110-140 euros. Il faut donc élargir notre offre avec des produits moins chers et d’avantage destinés à des pratiquants “loisirs”. Jusque-là notre offre produit comportait 4 niveaux de prix, nous voulons prochainement proposer 7 à 8 modèles.
La 3e étape consiste à signer un Top joueur, un membre du Top 10 par exemple ?
Pourquoi pas mais il ne s’agit pas d’une priorité. Si l’opportunité se présente, on la saisira, mais probablement pas avant 2019-2020. Nous n’avons pas fait le tour de tous les agents des joueurs du top 10 pour discuter avec eux. De toute façon, nous n’entendons pas faire de surenchère… Ce qui compte pour nous, c’est la volonté d’un athlète de jouer en Mizuno, son attitude et son implication dans le développement des produits.
Ce qui explique votre politique avec une présence importante sur le circuit mais pas de bling-bling ?
Exactement. Mizuno veut asseoir sa notoriété sur le circuit. Ainsi l’an passé sur le circuit ATP, 14 membres du Top 100 utilisaient nos chaussures. En début de saison, au 1er tour de l’Open d’Australie, nous comptions 20 joueurs sous contrat chaussures, ce qui faisait de Mizuno la 2e marque la plus représentée. Pour le textile, toujours sur ce premier tour, nous étions en 3e position avec 11 joueurs.
Qui sont les ambassadeurs de la marque ?
En chaussures plus textile, nous avons Ivo Karlovic,actuel n°ー20 mondial, Marcos Bagdhatis,Philipp Kohlschreiber et Malek Jaziri. Pour les chaussures seulement, on peut ajouter Roberto Bautista-Agut, Gilles Muller, Guillermo Garcia-Lopez. Pour le moment, nous n’avons pas vraiment mis l’accent sur les filles, même si la joueuse du Kazakhstan Yulia Putintseva (récente finaliste à Saint-Pétersbourg et 27e mondiale) porte nos couleurs. Nous allons accentuer notre présence sur le circuit WTA.
En ce qui concerne des Français ou des Françaises, rien n’est prévu dans les 6 mois à venir car beaucoup sont sous contrat. Mais pourquoi pas un jour à condition de rester dans des tarifs raisonnables. Enfin, même si Mizuno est une marque japonaise, nous n’avons pas l’obligation de prendre un joueur nippon puisque le tennis est une activité universelle.
Où en est votre gamme de chaussures ?
Elle se concentre autour de 2 modèles : la Wave Intense (140 euros) s’adresse à des joueurs, notamment les grands gabarits, qui cherchent en priorité la stabilité et l’amorti. De son côté, la Wave Exceed Tour (140 euros) est plus légère et dynamique, pour les joueurs mobiles. D’autres modèles sont en phases de tests auxquels participent nos ambassadeurs. Ainsi en juillet 2017, nos produits évolueront, puis en juillet 2018, Mizuno proposera une
nouvelle gamme.
La marque propose aussi une gamme lifestyle mode ?
Oui, Nous venons de débuter cette aventure “Lifestyle”. Pour la première saison nous sommes présents dans 15 magasins référents sur le marché de la mode comme les Galeries Lafayette Haussmann, Shinzo ou encore Colette. Sur l’automne, nous serons dans une quarantaine de magasins, toujours soigneusement sélectionnés. Il s’agit d’une collection réalisée en Italie par un designer italien qui vient compléter notre image de marque et montre que nous visons le haut de gamme dans toutes nos réalisations. Car il s’agit de pièces entre 200 et 300 euros, qui
nous permettent de toucher une clientèle à la fois urbaine, chic et branchée.
Plus largement, comment se porte Mizuno ?
Mizuno reste un “multi-spécialiste” du sport. Nous avons un catalogue de plus de 30 000 produits, dans une vingtaine de disciplines qui restent les mêmes. Le running demeure notre
activité principale. Tandis que le handball est en progression : lors des championnats du monde disputés en France, nous avions 27% des joueurs avec des chaussures Mizuno et notre présence était encore plus forte sur les demi-finales avec 8 joueurs sur 17 dans les équipe de Norvège, Croatie et Slovénie. La catégorie Judo fonctionne également très bien : nous étions déjà partenaires des fédérations japonaises et brésiliennes de judo, nous le sommes désormais aussi avec la Fédération Française de Judo. D’ailleurs lors du Paris Grand Slam Judo 2017 à Paris-Bercy, les athlètes “Mizuno” ont remporté 32 des 56 médailles distribuées.