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Alexandre Zverev : le futur crack du tennis ?

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Né dans une famille de tennismen, aussi talen-tueux que précoce, doté d’un physique hors normes, Alexander Zverev est déjà membre du Top 20. Mais à 20 ans, l’Allemand d’origine russe a les moyens d’aller beaucoup plus haut et peut-être de marquer l’histoire de son sport.

UN CLAN SOUDE

Dans la famille Zverev, il y a donc Alexander surnommé “Sascha”, le petit dernier, tout juste 20 ans, annoncé comme la future star du tennis mondial. Mischa, le frère aîné (29 ans) occupe actuellement la 32e place mondiale. Mais le clan se compose également d’Alexander Sr, 57 ans entraîneur de ses deux fils, ex-coach de l’URSS en Coupe Davis et 175e mondial en 1985. La maman Irina, 50 ans, s’occupe de la logistique (plannings, réservation des chambres d’hôtels et des courts d’entraînement) comme de la diététique. Loevik, le petit chien, accom-pagne tout ce beau monde. Sur le circuit, le préparateur physique Jez Green et le kiné fran-çais Hugo Gravil partagent la vie quotidienne des Zverev.

TOMBE DANS LA MARMITE

Forcément, avec une telle famille, Sascha était presque “obligé” de jouer au tennis. Zverev a rapidement emprunté les raquettes de ses parents devenus entraîneurs à Hambourg, après avoir quitté la Russie en 1991. “À un peu plus d’un an, je passais déjà mon temps à pousser une balle avec une raquette dans l’apparte-ment, alors mes parents m’ont emmené avec eux sur le court. Et à partir de cinq ans je jouais environ 30 minutes, 1h par jour. Mes parents travaillaient au club et ils finissaient tard et moi je leur disais “Allez, allons-y, allons jouer un peu”. Et ils acceptaient de jouer avec moi même s’il était 7 ou 8 heures du soir”, explique Alexander qui est né à Hambourg, contraire-ment à son grand-frère. S’il a aussi pratiqué le foot et le hockey sur gazon dans son enfance, Alexander n’a pas hésité lorsqu’il a dû faire un choix à 12 ans.

DES RESULTATS PRECOCES

Demi-finaliste de l’Orange Bowl U12, demi-finaliste des Petits As 2011 et de l’Orange Bowl U14, finaliste de Roland-Garros junior en 2013, l’Allemand a toujours obtenu d’excellents résultats, au point de quitter le circuit juniors avant même ses 17 ans, sur un titre à l’Open d’Australie en janvier 2014. Après avoir été, bien sûr, n°ー1 mondial. Ensuite, Zverev n’a cessé de battre des records de précocité, remportant son premier Challenger en 2014 à Braunschweig à seulement 17 ans et 2 mois. Il domine alors Tobias Kamke, Andrey Golubev et Paul-Henri Mathieu en finale. À Hambourg, en juillet 2014, le circuit ATP principal découvre le phénomène. Bénéficiaire d’une “wild-card” dans le tournoi de sa ville natale, le jeune Allemand corrige Robin Haase (6-0, 6-2), puis vient à bout de Mikhail Youzhny, Santiago Giraldo et Tobias Kamke. Seul David Ferrer, alors 7e mondial, parvient à le stopper en demi-finale. En octobre 2016, il devient également le plus jeune joueur à intégrer le Top 20 depuis Djokovic en 2006.

UN PALMARES DEJÀ COSTAUD

À tout juste 20 ans, Sacha compte déjà deux titres sur le circuit principal (Saint-Pétersbourg 2016, Montpellier 2017), plus deux finales (Halle et Nice en 2016). Cette saison, il a égale-ment atteint ses premiers quarts de finale dans un Masters 1000 à Miami, dominant Isner puis Wawrinka. Mais en Grand Chelem, il n’a encore pu faire mieux qu’un 3e tour (Roland-Garros et Wimbledon 2016, Australian Open 2017). Fin avril, il était 20e mondial, son meilleur classe-ment étant 18e (en février 2017).

JAMAIS SANS SON FRERE

“Nous avons une relation très saine car 10 ans d’écart c’est beaucoup”, expliquait récemment Mischa Zverev, du haut de ses 29 ans, dans l’Equipe Magazine. Différents, les frangins s’entendent très bien, se disputent rarement. “Sauf quand on s’affronte à FIFA, ou qu’on se défie à celui qui soulève la plus lourde charge, qui court le plus vite, qui frappe le plus fort, là on peut devenir fou”, se marre Alexander. C’est d’ailleurs le cadet qui a convaincu Mischa de revenir sur le circuit en 2014 après sa blessure au poignet. Ce dernier veille sur Alexander et n’hésite jamais à lui donner des conseils, à lui faire partager son expérience : “En tant que joueur, je peux comprendre les situations de grand stress que vit Alex, surtout avec les attentes qui pèsent sur ses épaules. Et je suis là quand ça devient difficile. En revanche, il a les parents pour lui donner des conseils ou lui apprendre les bonnes manières”. “On se soutient beaucoup l’un l’autre. Mischa m’a beau-coup aidé au moment de passer le cap des pros. Il est sur le circuit depuis si longtemps qu’il peut me conseiller et me renseigner sur les joueurs, répond Sascha. Mes proches m’aident à garder les pieds sur terre, me disent ce qui est bon pour moi ou pas. Sans eux, sans mon frère, mon père, je ne serais pas là où j’en suis maintenant. C’est sympa d’être remarqué mais on sait tous très bien qu’il me reste beaucoup de travail devant moi – et devant nous – pour arriver à mon meilleur niveau”. Avec l’exemple de son frère 45e mondial dès 2009 puis moins régulier par la suite, Zverev a pu constater que le sommet du tennis mondial reste un chemin semé d’embûches. Sur le plan tennistique, Sas-cha et Mischa proposent des styles différents puisque l’aîné est gaucher et n’hésite pas à monter au filet. Cette saison, Mischa a réussi l’exploit de sortir Andy Murray en 8e de finale à l’Open d’Australie (7/5, 5/7, 6/2, 6/4) avant de s’incliner en quarts de finale devant Federer.

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“C’EST SYMPA D’ETRE REMARQUE MAIS ON SAIT TOUS TRÇS BIEN QU’IL ME RESTE BEAUCOUP DE TRAVAIL DEVANT MOI !”

 

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LES COMPLIMENTS DE NADAL ET FEDERER

Par sa précocité, son gabarit (1,98m pour 86kg), la qualité de sa technique, Alexander Zverev est annoncé comme un futur grand. “C’est clairement un numéro 1 mondial en puissance. Il possède tous les coups. Il est grand, sert bien en première et deuxième balle, a de belles frappes de fond de court, aussi bien en coup droit qu’en revers. Il a tout pour devenir une grand joueur”, estimait Rafael Nadal, après avoir sauvé une balle de match contre lui à Indian Wells l’an passé. Battu par Zverev en 2016 à Halle, Roger Federer fait régulièrement appel au prodige allemand pour lui servir de sparring-partner. “Il me propose souvent de m’entraîner avec lui, je ne sais pas vraiment pourquoi pour être honnête, mais il m’est d’une grande aide, raconte Zverev. Il me conseille sur la façon de me comporter sur le court et sur la meilleure manière d’appréhender les moments importants”. Mais comme souvent, malgré les louanges Zverev garde la tête sur les épaules : “C’est très agréable d’entendre des trucs sym-pas dits par Nadal ou Federer. Mais je sais que beaucoup de jeunes extraordinaires ne sont jamais arrivés au top niveau”.

2016 LA REVELATION

Malgré sa précocité, Zverev a réussi une progression régulière au fil des saisons. Ses premiers exploits datent de 2014, mais dès 2015, l’Allemand a confirmé avec un 2e tour à Miami après être sorti des qualifications, une demi-finale au Challenger d’Aix-en-Provence, une victoire à Heilbronn, toujours en Challenger, une demi-finale à Bastad, un quart à Washington, pour terminer l’année à la 83e place mondiale. En 2016, il dispute sa première saison complète sur le circuit principal et impressionne par sa régularité : demies à Montpellier puis quarts à Rotterdam (dur intérieur), 8e à Indian Wells (dur extérieur), demies à Munich, finale à Nice et 3e tour à Roland-Garros (terre battue), finale à Halle et 3e tour à Wimbledon (gazon), demi-finales à Washington et Stockholm et victoire à Saint-Pétersbourg en dominant Berdych puis Wawrinka en finale (dur extérieur). Bref du très solide semaine après semaine, sur toutes les surfaces. Fin 2016, Sascha pointe au 24e rang mondial.

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“CE QUE J’AIME DANS LE TENNIS C’EST QUE TOUT DEPEND DE TO I!”

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 2017 LA CONFIRMATION

Désormais attendu, Zverev réalise un début d’année plus que correct. Au 3e tour à l’Open d’Australie, il a poussé Nadal au 5e set avant de craquer physiquement (4/6, 6/3, 6/7, 6/3, 6/2 en faveur de l’Espagnol), signé sa 2e victoire sur le circuit ATP à Montpellier en dominant Tsonga puis Gasquet en finale. L’Allemand a aussi disputé un quart de finale sublime face à Kyrgios à Miami (défaite 6/4, 6/7, 6/3). Mais Zverev doit aussi digérer son nouveau statut. Ce qui passe par quelques contre-performances : défaite au 1e tour à Marseille devant Nicolas Mahut ou au 3e tour à Barcelone devant le Coréen Hyeon Chung. À Monte Carlo, Zverev n’a jamais trouvé la solution devant le lift de Nadal (6/1, 6/1). Dur apprentissage. “Sur terre battue, à part cette défaite contre Rafa, j’ai fait de bons matchs cette année. J’ai besoin d’enchaîner les victoires pour être prêt à défier les tous meilleurs”, estime Zverev.

S’ÇTOFFER PHYSIQUEMENT

Zverev fait équipe avec le préparateur physique Jez Green, qu’il a embauché lorsque ce dernier a quitté l’équipe d’Andy Murray en 2013. Car il sait que malgré ses qualités phy-siques, il doit encore s’étoffer afin d’enchaîner les matches et d’éviter les blessures.

Un travail qu’il effectue entre Hambourg, sa ville natale, Monaco, où il réside, et Saddle-brook, en Floride : “On a beaucoup travaillé pendant l’intersaison. Beaucoup de muscu-lation, de courses… Tout ce qui est vraiment difficile, on l’a fait ! Mais je sais que c’est loin d’être fini. Je suis encore en plein développe-ment physique. Et je dois m’améliorer de ce côté-là pour être vraiment compétitif dans les Grands Chelems face aux meilleurs”.