Santé : Le tennis-elbow
“L’épicondylalgie tendineuse” constitue le terme médical pour parler du “tennis-elbow”. Il s’agit bien sûr de l’une des principales pathologies du tennisman puisqu’il touche un pratiquant sur deux au cours de sa vie et qu’en pratique loisirs, une blessure sur trois concerne le coude. On retrouve le tennis-elbow, essentiellement chez le pratiquant régulier de plus de 35 ans, rarement chez les jeunes, jamais chez les pros. Cette blessure au coude n’est pas une inflammation mais une atteinte dégénérative d’un tendon.
Causes et facteurs aggravants
- Mouvement du poignet trop raccourci ou fouetté. Effets mal maîtrisés.
- Revers lifté à une main.
- Balles décentrées en raison d’une préparation trop tardive, qui provoquent des vibrations au niveau du coude.
- Crispation, manque général de relâchement, grip trop serré.
- Raquette ayant une inertie pas adaptée (trop élevée ou trop basse)
- Cordages polyesters “monofilaments” trop rigides.
- Sollicitations au travail (longues heures passées devant l’ordinateur), ou lors des loisirs (bricolage, peinture, jardinage, guitare, etc).
- Maladie et prise de certains médicaments (antibiotiques classe quinolone et les anti-cholestérols).
Prévention
- Soigner son échauffement, se muscler. En prenant garde à s’échauffer le coude, notamment en hiver quand il fait froid. Après avoir chauffé le tendon (si besoin avec une pommade), on peut aussi l’étirer et muscler l’avant-bras avec des musclets à ressort, ou pratiquer tout autre exercice. Avoir de bons muscles au niveau de l’avant-bras permet de protéger le coude.
- Bien s’hydrater. En outre, une bonne hygiène bucco-dentaire contribue également à préserver les tendons.
- Faire attention à sa raquette. Eviter les raquettes trop lourdes, rallongées ou équilibrées en tête, car elles sollicitent davantage l’organisme (inertie élevée >330kg.cm 2 ). Eviter les raquettes trop légères qui manquent de stabilité et vibrent beaucoup à l’impact.
- Vérifier la tension. Pas de raquettes trop tendues (pas plus de 25 kg pour un joueur moyen). Eviter les cordages rigides de type mono-filaments.
- Ne pas se crisper. Il faut jouer en étant relâché entre chaque coup et tenir sa raquette avec la main opposée entre les échanges.
- Corriger ses défauts sur le plan technique : une mauvaise prise (pouce allongé sur le manche par exemple), frappe avec l’avant-bras et le poignet sans accompagnement du bras et du corps, frappe décentrée, pas de préparation du geste par manque de temps ou mauvaise habitude. Dans tous ces cas, un professeur peut vous aider, notamment en vous filmant.
- Jouer en fonction de ses moyens : l’augmentation brutale du nombre d’heures favorise le tennis-elbow. Tout comme le fait se de mettre à affronter un partenaire trop puissant ou trop fort pour vous.
- Bien choisir son manche. Ni trop gros, ni trop petit. Il permet de laisser l’espace d’un pouce entre la paume et les doigts.
- Ne pas trop serrer son grip lors de la pose. Les vibrations sont en effet moins absorbées.
- Tout stopper dès qu’on ressent la moindre douleur à l’intérieur ou à l’extérieur du coude. En s’arrêtant au premier signe de douleur, celle-ci va s’arrêter rapidement d’elle-même. Mais si l’on force en ayant mal, alors la maladie s’installe.
- Consulter un spécialiste dès l’apparition des premiers symptômes.
Traitements
- Apposition de glace
- Repos : sûrement le meilleur traitement. D’autant que rien ne vous empêche de faire un autre sport sans solliciter votre coude.
- Massages. Un kiné associera alors les étirements à la reprogrammation du tendon.
- Infiltrations de cortisone : elles constituent un bon traitement à condition que le protocole soit précis. Attention, les ondes de choc ne constituent pas un traitement efficace pour cette pathologie. Pas plus que les «PRP», la toxine botulique ou le laser.
- Chirurgie : il s’agit dans ce cas d’un acte simple, avec 90% de résultats concluants si l’intervention est faite correctement.
Indisponibilité
- Tennis elbow : 6 semaines, le temps moyen de cicatrisation pour tout ligament ou tendon.
- Tennis elbow non-traité : Sa guérison naturelle prend entre 12 et 18 mois. Selon les cas et leur gravité, il faut de 3 mois à 4 ou 5 ans.