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Du jeu de paume à Federer

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ISSU DU JEU DE PAUME, “ROI DES JEUX ET JEU DES ROIS”, LE TENNIS HERITE DU SAVOIR-VIVRE ET DE L’ELEGANCE VESTIMENTAIRE DE L’ARISTOCRATIE DU XIXème SIECLE. DEMOCRATISE DEPUIS 30 ANS, IL CONSERVE TOUJOURS UNE TRACE DE SES ORIGINES, DONT IL REVISITE AUJOURD’HUI LES CODES.

Au commencement était l’élégance. Héritier du jeu de paume ou “Jeu des rois”, le tennis, créé officiellement en 1874 par le Major Wingfield, en reprend les valeurs aristocratiques : il ne concède aucun abaissement des règles de l’élégance et du savoir-vivre. Les fameuses parties de château se jouent ainsi en habits de ville. Les hommes portent un costume trois pièces : veste, chemise longue à boutons de manchette, cravate et pantalon de flanelle. Tandis que de grands chapeaux à rubans, des longues jupes et jupons, des corsets, bas et bottines habillent les dames. Rien n’indique encore la pratique sportive. 

Quand la haute-couture habille les champions

Il faut attendre 1904 et les premières robes de Paul Poiret pour libérer d’abord la femme des corsets, jupons et autres faux-culs. Les premières chaussures plates, en toile et semelle de caoutchouc, apparaissent alors sur les courts. “Jusqu’ici les joueuses portaient des talons ! rappelle Jean-Pierre Blay, historien et maître de conférences à l’université de Paris X-Nanterre. Par conséquent, elles ne couraient quasiment pas, et restaient principalement à la volée…” . Couturiers et marques de mode s’emparent du phénomène tennis. Le couturier Jean Patou dessine pour Suzanne Lenglen une tenue qui fait scandale : jupe plissée à hauteur de genoux, cardigan sans manches et bandeau de tulle. Des créateurs comme Jacques Heim, Jeanne Lanvin, Jane Regny, Rochas, Schiaparelli ou la maison Hermès proposent des robes en soie et accessoires pour ce jeu.

Avec Lenglen et Lacoste, les joueurs deviennent eux-mêmes des créateurs. À partir de 1933, le polo Lacoste, en “jersey petit piqué” 100% coton, remplace peu à peu les chemises à manches longues roulées sur les avant-bras. Le mythique Polo est ensuite repris par de nombreuses marques dont Fred Perry et Le Coq Sportif.

Dans les années 60 et 70, les designers continuent d’habiller les stars. Maria Bueno ou Virginia Wade, puis Chris Evert portent les robes courtes plissées au look impeccable du styliste britannique Ted Tinling. Courrèges ou Pierre Cardin déclinent une ligne tennis à la mode : polo moulant, robes et shorts raccourcis…Avec la démocratisation du tennis, l’élitisme et la rareté du vêtement qui font la hautecouture disparaissent peu à peu. L’arrivée du sponsoring et des marques qui désirent vendre “au plus grand nombre” accompagne cette tendance. 3 L’objectif de performance fait également passer l’élégance au second plan derrière des critères plus fonctionnels.

2010 : Mode vintage

Sans pour autant sacrifier la classe sur l’autel de la performance. Les tenues dessinées par Nike pour Sharapova ou Roger Federer (pantalons, vestes blanches etc.), à l’occasion de Wimbledon, ne passent pas inaperçues. De son côté, Adidas s’associe à Stella McCartney pour concevoir les vêtements de Caroline Wozniacki… Tour à tour, les marques tentent aujourd’hui de revisiter les codes et mythes fondateurs du tennis. Certaines misent ainsi sur le côté vintage de leur produit pour garder cette filiation avec le raffinement de leurs aînés : Ralph Lauren avec sa collection pour Wimbledon et autres, Ellesse, la marque mythique italienne des années 80 portée par Vilas, ou Fred Perry et Lacoste qui ont fait du polo piqué leur emblème. La marque française a même investi la haute-couture, avec des collections d’inspiration tennis bien entendu…

2) cf. Mode Tennis, Diane Elisabeth Poirier, éditions Assouline (2003).

3) Tennis : Art du jeu, art de vivre, Jean Lovera, Editeur : Glénat (2010)