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Gilles Simon : son histoire avec la HEAD Prestige

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C’est au Rolex Paris Masters que nous avons eu la chance de discuter matériel avec Gilles Simon, néo-retraité depuis un an et figure emblématique du tennis tricolore. Le Français nous a plus particulièrement raconté son histoire avec la HEAD Prestige, qui l’a accompagné tout au long de sa carrière.

TennisAddict : Peux-tu nous parler un peu de ton rapport au matériel, de la raquette avec laquelle tu as commencé ?

Gilles Simon : Je joue avec Head depuis mes 14 ans ! Avant, je jouais avec la Black Ace de ProKennex car on gagnait cette raquette quand on était Champion de Ligue… plein de gens s’en rappellent !

Après, je suis passé chez Head avec la Pro Lite Tour, très légère car j’était tout petit. Ce qui est marrant c’est que j’avais un joueur de mon club qui jouais avec une raquette Prestige  600 injouable mais je jouais de temps en temps avec et j’adorais ! Les sensations étaient dingues.

C’était une petite frustration car j’étais passé en contrat chez Head à 14 ans, je rentrais à Poitiers en sport études, je voulais jouer avec une Prestige 600 mais on m’avait dit “non, tu vas te faire mal au bras”, il faut dire que j’étais vraiment une crevette…

Head Prestige Pro 600 green 

Et puis un jour ils ont sorti les raquettes intelligentes la i.Prestige, elle était un peu plus légère et elle est passée en tamis 630. J’adorais et je suis resté avec la prestige et le cordage Intellitour pendant 16 ans.

Souvent on m’a dit “tu devrais changer”, mais quand je faisais une erreur je me disais que c’était de ma faute et pas celle de la raquette. Sur ma fin de carrière, avec des terrains plus ralentis, où il faut beaucoup forcer, des cordages avec des tensions bien plus détendues car les balles sont plus dégonflées et les terrains plus lents, le contrôle est plus facile. Avoir une raquette hyper précise a moins d’intérêt que de prendre un “lance-roquettes” ! Donc la Prestige était dans ces conditions “moins performante”…

T.A. : Tu n’as jamais testé d’autres raquettes, pour voir ?

G.S. : J’en ai faits, mais le premier test, c’est déjà de modifier sa propre raquette ! Je jouais avec une i.Prestige en 18×20, le poids dans le manche, et c’était quasiment la raquette avec le moins d’inertie du circuit. J’ai grandi avec ça et j’aime cette sensation. Avec la Prestige, tu fais immédiatement la différence entre un bon coup et un mauvais coup.

Head iPrestige

Les joueurs me voyaient jouer sans forcer en pensant que c’est une raquette facile à jouer mais quand je leur faisais essayer, ils me la rendaient en me disant “mais comment fais-tu pour faire avancer la balle ?”. Effectivement elle est particulière !

J’avais testé la Speed de Novak, en le voyant jouer on a l’impression qu’il force pas, mais c’était ingérable pour moi. Elle est vachement exigeante sa raquette ! J’avais essayé la Blade de David Goffin, avec laquelle j’aimais bien jouer.

J’ai parlé beaucoup aux joueurs qui ont réussi à sortir de la Prestige. Car, oui, la Prestige c’est un peu comme une drogue : Stan (Wawrinka) qui est passé chez Yonex, Richard (Gasquet) qui est passé de la Prestige grip en cuir à l’Instinct Tour XL. Même Nico Escudé qui est passé de la Prestige à la Babolat Pure Drive… Ce sont quand même des gros changements !

J’ai voulu essayer de passer ma Prestige en 16×19 mais rien que ça, j’avais l’impression de perdre mes repères.

T.A. : Et en termes de cordage, il y a eu des évolutions ?

G.S. : Je suis passé en boyau sur ma fin de carrière quand j’avais mal au dos, d’abord pur puis en hybride avec du Luxilon, mais finalement ça changeait trop… J’avais trop joué avec la même raquette et même cordage pour changer. Je savais comment elle allait réagir et j’avais construit ce truc là !

Le boyau est agréable à jouer, je devenais fainéant, on vieillit et c’est agréable de pas devoir mettre tout ce qu’on a. Mais du coup, “tout ce qu’on a” devient plus un effort. La dernière année j’étais passé sur le Luxilon Element, donc on retombe sur quelque chose de très contrôle je pouvais frapper de toutes mes forces et ça restait dans le terrain, pas comme le boyau qui retient un peu quand on panique. Je retrouvais mon plaisir de jeu sur les moments importants !

Il y avait une logique dans le boyau de se dire tout se ralentit donc il faut des choses qui partent plus, mais il y a une deuxième logique qui finalement, à ce moment, me correspondait mieux : il y a des joueurs qui veulent plus taper de toutes leurs forces avec du contrôle et c’était ma manière de fonctionner, ça me demandait un effort physique supplémentaire mais c’était l’identité de jeu que j’avais construit.

Je voulais jouer avec la Prestige quand j’étais jeune, j’avais cette sensation. J’avais 35 ans à la fin, j’ai fait toute ma vie chez Head, c’est ma façon de fonctionner si j’ai mal au dos tant pis, si je dois m’arrêter à 36 ans, tant pis…

Je me rappelle de David Ferrer qui a joué toute sa vie avec la même raquette jusqu’à ce qu’il ait mal au coude. Il avait changé mais quand il a gagné trop de matchs il a passé trop de temps avec la même raquette. Alors que d’autres qui ont changé comme Jo par exemple, c’est qu’ils en avaient marre de leur raquette, qu’ils voulaient vraiment changer.

Merci Gillou !

Toute l’histoire de la Head Prestige

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