La rubrique de Pierre-Hugues Herbert | mai 2018
PIERRE-HUGUES HERBERT
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CLASSÉ 73E EN SIMPLE ET N°16 EN DOUBLE FIN AVRIL, PIERRE-HUGUES HERBERT (ALIAS P2H) NOUS FAIT VIVRE LE HAUT NIVEAU DE L’INTÉRIEUR DANS CHAQUE NUMÉRO.
HUITIÈME DE FINALISTE À INDIAN WELLS, LE STRASBOURGEOIS AFFICHE DAVANTAGE DE CONSTANCE EN SIMPLE EN CE DÉBUT DE SAISON OÙ IL COMPTE DÉJÀ 11 VICTOIRES SUR LE CIRCUIT PRINCIPAL, UN TOTAL QU’IL N’AVAIT ENCORE JAMAIS ATTEINT SUR UNE ANNÉE ENTIÈRE.
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Meilleurs classements
ATP simple/double : 63e/2e
Vainqueur en double de Wimbledon 2016, l’US Open 2015 et de 6 Masters 1000 en 2016-2017
Finaliste en simple à Rotterdam 2017 et Winston Salem 2015
Raquette : Yonex Vcore Pro 97
Equipementier textile : Lacoste
Record au service : 218 km/h
Vous restez sur un tournoi de Monte Carlo convaincant?
Oui, il s’agissait de mon tournoi de reprise sur terre battue après le double en Coupe Davis contre l’Italie sur la même surface. Les qualifications à Monaco sont très relevées donc en sortir était déjà un élément positif. D’autant que je me suis retrouvé mené 5/2 au 3e set de mon premier tour des “qualifs” contre l’Italien Travaglia, avant de m’en sortir de justesse (ndlr victoire 7/5, 6/7, 7/6). Ce premier match a été un peu brouillon, mais ensuite mon jeu s’est mis en place. Dans le grand tableau, j’ai réussi un premier tour solide (succès contre l’Italien Lorenzi 7/6, 6/4). Puis Dimitrov m’a battu à la régulière car il a vraiment haussé son niveau après la perte du premier set (ndlr défaite du Français 3/6, 6/2, 6/4 au 2e tour). Donc trois victoires pour un premier tournoi sur “terre”, je trouve ça très encourageant.
Justement quel est votre programme d’ici Roland-Garros ?
Madrid et le Challenger de Bordeaux, c’est tout. Je sens qu’il faut que je lève le pied car je n’ai pas eu de répit depuis 6-7 semaines. Entre Albertville (ndlr 1er tour de Coupe Davis face aux Pays-Bas), Montpellier, Rotterdam, Marseille, Dubaï, Indian Wells, Miami, le quart de finale de Coupe Davis à Gênes contre l’Italie, puis Monte Carlo, je n’ai pas pu m’arrêter. Il faut vraiment que je souffle pour recharger les batteries. Car j’ai envie d’arriver frais pour la saison sur gazon. Ce qui n’avait pas du tout été le cas l’an passé : j’étais arrivé à Wimbledon à bout de forces et de nerfs (ndlr : défaite au 2e tour devant Benoît Paire). Or sur un gazon rapide, je sais que je peux aller chercher des résultats et “croquer” les meilleurs.
Avant Monte Carlo, vous avez réussi une belle tournée américaine à Miami et Indian Wells ?
Plus globalement, je dirais que j’ai bien géré mon premier tiers de saison. J’ai enchaîné les matchs et les tournois à un niveau constant, ce qui était mon objectif, car dans le passé, il y avait parfois trop d’écart de niveau d’une semaine à l’autre. Sur les trois premiers mois de 2018 je suis déjà à 11 victoires sur le circuit principal, alors que mon record était de dix. Il faut continuer, surfer sur cette vague. Mon but est vraiment de réaliser une année complète sur le circuit. Mais bien sûr le fait d’être arrivé en 8e de finale dans un Masters 1000 comme Indian Wells, avec des victoires sur Gilles Simon ou Gilles Muller, est très encourageant.
Dans le journal l’Equipe, Fabrice Santoro, l’un de vos coaches, estimait que votre marge de progression était encore importante…
J’espère que c’est le cas ! (rires). Plus sérieusement, sur le court je sens les progrès effectués depuis 6-8 mois. J’ai toujours été un joueur à maturation lente et à 27 ans, je peux encore m’améliorer dans plein de domaines. Ma collaboration avec Fabrice Santoro, qui était déjà avec moi l’an passé et la structure luxembourgeoise Letz Serv, au sein de laquelle Benjamin Balleret s’occupe de moi, fonctionne bien. J’espère que cette dynamique va durer encore 10 ans !
En double, vous avez brillé en Coupe Davis avec Nicolas Mahut, moins sur le circuit. Pourquoi?
Le double a été un peu mis de côté en ce qui me concerne car j’ai 27 ans et donc envie de donner la priorité au simple cette saison. Nico subit un peu la situation et j’en suis désolé. Cette saison, nous n’avons disputé que quatre tournois ensemble. L’Open d’Australie où nous avons trop moyennement joué (ndlr : défaite au 2e tour). Nous avons ensuite gagné à Rotterdam, puis perdu deux matchs très serrés à Indian Wells contre la paire Cuevas-Zeballos, puis à Monte Carlo face à l’équipe Cuevas-Granollers, qui a sorti un gros match à chaque fois. Il nous a manqué 2-3 points pour faire tourner la partie, ce qui peut s’expliquer par le manque de matchs mais il n’y a rien d’affolant. Car en Coupe Davis nous avons réussi deux parties très solides, alors que le score était à chaque fois de 1 point partout. Or on sait que dans ce cas, le double est souvent décisif, et que les copains peuvent jouer plus tranquillement les simples le dimanche en ayant un droit à l’erreur. Il s’agissait de deux doubles très importants. Donc pour rien au monde, je n’échangerais ces deux victoires contre des meilleurs résultats sur le circuit.